Chaque jour, Léandre Boizeau vous parle de son quotidien casanier, mais l'esprit vagabond...
Le créateur des Ronchons, personnages du fameux musée qui foulent les planches du Berry depuis près de quatre ans, ne pouvait rester sans voix, pas plus que ses comédiens d'copains.
Depuis le " jour 1 ", il ne manque pas de temps pour laisser ses pensées divaguer et faire " chonchonner " nos Ronchons préférés.
Dans la très étrange période que nous vivons...
... je pense que nous sommes nombreux à être frappés par le grand silence qui nous enveloppe.
C’est à la fois, curieux et dérangeant tant c’est inhabituel. Nos oreilles, qu’elles soient jeunes ou vieilles, ont tellement besoin d’un quota de décibels qu’elles sont presque en manque !
Et ça me rappelle une anecdote du temps où j’accompagnais des groupes de touristes parisiens en Brenne.
Au cours de la visite, je les amenais à la clairière de Saint-Sulpice, en plein cœur de la forêt de Lancosme. Dans un premier temps, je faisais mon métier de guide, j’expliquais la chapelle, la source, le pèlerinage, les exploits de Villemont le « Raboliot berrichon »... jusqu’au moment où je leur demandais de se taire pour « écouter le silence ».
Et, à chaque fois, ça s’avérait un exercice extrêmement difficile : il y en avait toujours un ou deux pour partir d’un rire nerveux très contagieux. Beaucoup peinaient à supporter le silence que d’autres apprécient tant parce qu’il serait propice à la réflexion.
Du côté des Ronchons, je vous rassure, le silence, ils s’emploient à le meubler !
Est-ce que la réflexion est toujours au rendez-vous ? Je vous laisse seuls juges.
Aux dernières nouvelles le Jacques Moineau a appelé Philippe, l’autre éminent technicien, pour lui faire part d’une idée géniale qui lui est venue au cours de la matinée. Ayant entendu des oiseaux chanter, il s’est empressé de les enregistrer pour un bruitage champêtre associé à l’évocation de Saint-Ricart....
A l’occasion de ce confinement, les idées fusent et la pièce s’enrichit considérablement. Il va bientôt falloir passer de trois actes à cinq !
En interne, les échanges sont toujours aussi vifs.
Maître Francis continue de travailler à sa « Coronaïde » qu’il vient d’enrichir de trois strophes que je vous laisse découvrir :
Mauricette
L’corona est arrivé
Et les jardins y sont fermés
Y a plus grand-chose à désherber
Car le Julien est confiné ;
L’Dédé
L’corona est arrivé
Et le Dédé nous a retrouvés
Pour ronchonner comme les anciens
Va falloir y mettre du sien
Gredin
L’corona est arrivé
Mais l’électricité n’est pas coupée
Y va pouvoir tout allumer
Pour la bande son c’est pas gagné.
Évidemment que la lecture de ce beau poème parle plus à ceux qui ont vu la pièce « Le Musée des Ronchons » qu’aux autres, mais il n’est pas interdit à ces derniers de venir la voir dès que le traité de paix sera signé.
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