Chaque jour, Léandre Boizeau vous parle de son quotidien casanier, mais l'esprit vagabond...
Le créateur des Ronchons, personnages du fameux musée qui foulent les planches du Berry depuis près de quatre ans, ne pouvait rester sans voix, pas plus que ses comédiens d'copains.
Depuis le " jour 1 ", il ne manque pas de temps pour laisser ses pensées divaguer et faire " chonchonner " nos Ronchons préférés.
Pour mémoire, je rappelle à ceux qui, comme moi, n’en auraient pas trop, que j’ai pris la décision de m’évader par la pensée grâce aux vertus de mon vélo d’appartement.
Je suis parti en direction de Fouras, mais, vu mon âge, j’avance désormais à petit braquet.
Hier, j’ai fait dix kilomètres ce qui m’a amené à Vendœuvres. Aujourd’hui, j’en ai fait quinze, et ce ne sera pas sans peine, croyez-moi.
Il est loin le temps où je me tapais Le Blanc (Indre) – Bechoffen (Bavière), 1200 bornes en six jours, en compagnie d’une douzaine de malades comme moi !
Bon, oublions ça ! Le passé n’est jamais ailleurs qu’en arrière et moi je vais de l’avant.
Allez, suivez-moi.
Route de Migné jusqu’à la Caillaudière. Là, je laisse sur ma gauche le magnifique alignement de corons que certains d’entre-vous ne connaissent même pas et c’est bien fait pour eux.
Oui, bien fait !
Parce qu’avant d’aller se traîner très loin pour voir des lieux, dits touristiques, ils feraient mieux de consacrer un peu de temps à découvrir leur pays qui recèle de vraies richesses.
Donc je quitte la route de Migné et je fais un tout droit qui va m’emmener à Rosnay par une route réservée aux amoureux de la Brenne. Une méchante petite route de rien du tout qui serpente entre étangs et bois.
Et là !
Tenez-vous bien : à un endroit précis que nous ne sommes que deux à connaître, mon fils et moi, les oreilles touchent le point G du silence ! Le silence total, absolu, abyssal…
Je reconnais que maintenant, avec mes acouphènes, je n’atteins plus que le point F, mais ce n’est déjà pas si mal !
Avouez tout de même au passage que les choses sont mal faites : quand il y a du bruit je n’entends pas les conversations et dans le silence, j’entends des sifflements…
Bon, Rosnay s’approche.
Dans la douleur, mais je vais y arriver à ce foutu panneau.
Voilà les miradors de la base de transmissions marines. Je déteste les miradors. Je hais les miradors. Depuis l’Algérie. Tiens, la guerre, justement comme il a dit, notre Président. Ça doit être sa première, à lui. Moi, c’est la troisième et je ne suis pas le seul dans ce cas.
Faut-il que nous ayons la peau dure, nous les vieux, pour résister à tout ça !
Tiens, le voilà le panneau !
Celui qui me fera tomber dedans
n’est pas né.
Et les Ronchons, me direz-vous?
Ils sont en pleine ébullition. On va attendre que ça se passe un peu pour faire le point sur la situation.
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