Chaque jour, Léandre Boizeau vous parle de son quotidien casanier, mais l'esprit vagabond...
Le créateur des Ronchons, personnages du fameux musée qui foulent les planches du Berry depuis près de quatre ans, ne pouvait rester sans voix, pas plus que ses comédiens d'copains.
Depuis le " jour 1 ", il ne manque pas de temps pour laisser ses pensées divaguer et faire " chonchonner " nos Ronchons préférés.
Surgères - Rochefort.
Alors là ! Celle-là, je ne veux pas la rater.
A cause déjà du rond-point de départ :
la main de Ronsard écrivant le sonnet à Hélène !
Et la soudaine impression que le passant est invité à frôler la beauté par la pensée. Surprenant, sur le réseau routier français, plus enclin à édifier des bornes de péage que des parenthèses poétiques.
Le parcours est vallonné jusqu’à Muron où, force d’habitude, je fais un double arrêt. D’abord à l’aire de repos, en quasi pleine nature. Là, vous avez cerises à volonté en mai, figues en septembre et ça participe de mon bonheur. Ensuite, deuxième arrêt sur la place du village, chez le boulanger, un jeune qui fait du bon pain et des parts de flan à se perdre la moustache dedans.
L’estomac bien calé, je peux aborder la dernière difficulté : l’île d’Albe avant de me laisser glisser jusqu’à l’interminable ligne droite qui mène à Rochefort. Il y a une vingtaine d’années, cette route était bordée de marais qui ont pratiquement disparu au profit d’une plaine à maïs.
J’en suis très précisément à cet endroit.
Au cours de tous ces jours qui viennent de s’écouler, j’ai parcouru près de 250 kilomètres en solitaire.
Et là, d’un seul coup, je me retrouve en peloton !
Je mène dans le vent, mais je les sens, bien présents, dans mon dos. Chaque fois que je passe ici, je les retrouve, eux qui ont emprunté cette même route, il y a plus de 170 ans. Ils venaient de Buzançais, comme moi, et étaient en partance pour l’enfer sur terre.
Depuis que j’ai découvert leurs noms sur le registre d’écrou du bagne de Rochefort, mes « Forçats de la faim » ne me quittent guère. Ils m’accompagnent par la pensée et me permettent, souvent, de relativiser les duretés de la vie.
Le bagne a disparu depuis si longtemps, qu’il n’est, pour ainsi dire, plus dans les mémoires.
Alors, prenez ma roue, compagnons, je vais vous faire découvrir de la superbe ville qu’est devenue Rochefort. Cette visite, je l’ai moi-même faite avec ma femme sous la conduite de Jean-Louis Frot qui a été maire de la cité pendant 24 ans et en compagnie de celle qui a été son adjointe à la culture pendant au moins deux mandats : Michèle Yvernault, buzancéenne elle aussi, et née dans ma rue, ce qui est un gage de qualité.
La Corderie Royale, le Musée de l’Ecole de Médecine Royale, le Musée National de la Marine, l’Hermione, la Maison de Pierre Loti…
Ce n’est pas une journée qu’il faut pour visiter Rochefort, c’est une semaine !
Ce soir je couche au Vergeroux pour l’ultime étape, celle qui va m’amener à Fouras en suivant les méandres de la Charente.
Un pur plaisir !
Les Ronchons ?
Le Philippe Gredin a encore sévi.
Je viens de voir ton parcours de ce jour avec une joie indicible! par ce que le rond point est d'une beauté !!!! que chaque fois que j'ai voulu le prendre en photo , c'était flou , le ou les conducteurs prétextant ne pouvoir rouler doucement et n'étant pas du tout attiré par la poésie ! il est en photo, dans ma tête ! Rochefort ? là , les copains étaient fort intéressés ! moi aussi ! la visite du Musée c'est ....................;! et monter sur l' Hermione , un moment inoubliable ! Merci Léandre d'avoir effectué ce joli périple et de nous l'avoir conté avec tes propres ressentis émotionnels ! j'avoue que j'avais l'oeil humide à la hauteur …