Chaque jour, Léandre Boizeau vous parle de son quotidien casanier, mais l'esprit vagabond...
Le créateur des Ronchons, personnages du fameux musée qui foulent les planches du Berry depuis près de quatre ans, ne pouvait rester sans voix, pas plus que ses comédiens d'copains.
Depuis le " jour 1 ", il ne manque pas de temps pour laisser ses pensées divaguer et faire " chonchonner " nos Ronchons préférés.
Aujourd’hui, je suis en partance pour Niort !
Une ville qui m’a laissé quelques souvenirs que j’évoquerai après.
Ce matin, branle-bas de combat : je suis sorti de 18 jours de confinement pour aller faire provision de légumes chez Alain Couillard, jardinier installé à Beauvais, commune de Buzançais.
Une aventure au parfum de nostalgie.
Je connaissais bien son père à ce garçon, Gérard, un copain d’école, jardinier lui aussi, comme l’avait été son père avant lui. Une dynastie de jardiniers ! C’est la veuve de Gérard qui me reçoit :
- J’peux même pas vous offrir un café ! regrette-t-elle.
Et c’est ainsi que je redécouvre non seulement la qualité des produits, mais aussi celle de l’accueil. Une chose que l’on oublie quand on fréquente l’univers formaté des supermarchés…
Oui, c’est décidé, désormais mes légumes, je les prendrai ici… Et je finirai bien par le boire un jour mon café !
Autre bonne nouvelle : la vie continue si j’en crois la lecture attentive de la Nouvelle République.
Ce matin, on apprend que la maréchaussée s’est déplacée, après avoir reçu une lettre anonyme, pour bien vérifier que la tenancière du bar-tabac de Poulaines ne servait pas de boissons car c’est interdit. Il y en a qui retrouvent de vieux réflexes datant de l’Occupation…
La brigade spécialisée dans la délinquance gériatrique a encore frappé !
On apprend dans le même journal qu’un dangereux délinquant qui s’est permis d’aller ramasser des pissenlits pour ses lapins, sans se l’autoriser par écrit, s’est fait verbaliser à hauteur de 135 euros.
Confinement ou pas, les Ronchons n’ont pas de soucis à se faire : il y a toujours du grain à moudre !
Bon revenons à Niort où j’arrive !
Cette ville a, très longtemps, été le siège d’une institution qui comptait énormément dans le monde enseignant :
la CAMIF.
C’était tout à la fois les Galeries Lafayette et un mode de vie. Les instit’s s’habillaient CAMIF, s’équipaient CAMIF, pensaient CAMIF. Ce qui me faisait dire, avec le mauvais esprit que d’aucuns se plaisent à me reconnaître, que certains enseignants étaient « encamifiés jusqu’au trou du cul ».
Ce qui était parfois mal vécu par des collègues un peu chagrins. Je les comprends.
Depuis, face à la concurrence des grands magasins, la CAMIF a réduit la voilure. Ce qui fait qu’aujourd’hui, je passe devant sans m’y arrêter mais pas sans un brin de nostalgie ce qui est ma manière à moi de pratiquer le repentir sincère.
Demain j’attaque l’étape de Mauzé-sur-le-Mignon.
Je sens des effluves d’air iodé…
J’ai dû perdre de l’odorat : quand j’étais gamin, je les sentais à la sortie de Poitiers.
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